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Bienvenue au Chili



Nous voilà arrivés, après deux heures et demie d'avion, à Santiago, capitale du Chili, pays qui ne faisait pas partie de notre itinéraire d'origine (et pour lequel nous n'avions fait, pardon Hedi ! aucune recherche préliminaire).

Nous arrivons donc sans trop savoir quoi faire, ni par où commencer.

Cependant nous nous y rendons pour une bonne raison : après maintes et maintes réflexions et discussions, et beaucoup de recherches (merci internet), ce pays nous semblait le plus facile et le moins cher concernant l'achat d'un véhicule d'occasion, afin de continuer notre route jusqu'en Colombie.

Cette décision n'a pas été prise a la légère : nous voulions vraiment pouvoir profiter de notre voyage à fond la caisse (ahaha), pouvoir nous rendre dans des lieux inaccessibles en bus, bref, profiter de plus de liberté, et pourquoi pas, économiser sur le prix des hôtels en dormant dans la voiture, dans une tente ou à la belle étoile.


Tout a commencé à notre arrivée à Santiago, chez notre hôte Airbnb, Jessica, une femme merveilleuse, une perle rare comme on n'en rencontre pas souvent, une personne que nous avons eu du mal à quitter. La preuve en est :nous n'avions pris que deux nuits chez elle pour au final y rester plus d'une semaine. Elle nous a emmenés nous balader sur le Cerro de la Virgen, seul mont au milieu de la ville, avec une vue imprenable sur celle-ci ainsi que sur les montages environnantes – au Chili, il est très rare de ne pas apercevoir de montagne en toile de fond ; lorsqu'on voit l'horizon, c'est qu'on est à la mer. Jessica nous a également fait découvrir la salsa, en nous emmenant à son cours (un véritable bonheur pour nos yeux, un peu moins pour l'estime de soi !)

Elle nous a aussi bien nourris et m'a même appris à faire du pain. Elle était présente à tout moment, pour nous donner des infos sur l'administration, sur la ville, ... La première image du Chili nous a d'ores et déjà rassurés !


Mais revenons à Santiago : cette capitale charmante mais gigantesque que nous avons pu parcourir (à pied, en bus, en taxi, en métro et en Uber) de long en large de par les nombreuses visites de voitures ; restera inoubliable pour nous.

Cependant, nous y sommes restés bien trop longtemps pour notre budget et pour notre itinéraire de voyage. On ne vous le dira jamais assez : si vous désirez acheter une voiture, un maximum de préparation est exigé !

Car je vous le dis ici, malgré tous les blogs et les voyageurs avec qui nous avons échangé des mails et des questions, qui nous disaient que le Chili est le pays le plus facile et le moins cher pour s'y acheter un véhicule, on vous le dit tout net, c'était loin d'être évident !


Nous y sommes restés plus d'un mois alors que nous n'étions même pas censés y passer. Il faut savoir que les lois changent souvent et que les gens de l'administration à qui nous avons eu à faire en savaient en réalité moins que nous ! Il vous diront toujours que c'est impossible, c'est donc à vous d'insister et de vous renseigner vraiment bien au préalable ! Comme dans la majorité des pays, l'administration reste l'administration.

Voici donc un court résumé de notre aventure (nous l'avons racontée de manière censurée à nos familles respectives et voici la simple vérité) :

Le RUT en poche (numéro national attribué à tous les Chiliens), ce qui présentait la première difficulté majeure, étant donné qu'il faut, depuis 2015, être parrainé par un Chilien pour l'obtenir, sans quoi nous ne pouvions rien acheter. C'est une nouvelle fois notre bonne fée Jessica qui nous aidera à l'obtenir.

Après une multitude de rencontres avec des propriétaires de voitures particulières, toutes en plus mauvais état les unes que les autres, nous commencions a désespérer. Grosse erreur de notre part, nous avons cru qu'un compra-venta (sorte de garage d'occasion) serait la meilleure solution, concernant l'état des bagnoles. C'était non seulement super cher et pas forcément dans un meilleur état que les autres. Mais le temps jouait contre nous : chaque jour passé a Santiago étiolait notre budget de voyage.

En bref, nous avons acheté un van trop cher et certainement incapable de nous emmener jusqu'en Colombie, probablement dans l'impossibilité de nous sortir du pays, voire de la ville.


Heureusement pour nous, après une erreur de virement bancaire, la propriétaire nous réclamait le retour de son tas de boue (tas de boue dans lequel nous avons vécu notre premier tremblement de terre, 6 sur l’échelle de Richter tout de même, sans même le sentir dû aux vibrations du super van). Nous étions tellement heureux que nous entendions à peine qu'elle était prête à patienter le temps que nous puissions la payer. Nous récupérons l'acompte, elle sa chose roulante, et nous voilà repartis à zéro dans nos recherches.


Nous en profitons d'ailleurs pour partir se reposer et surtout déstresser dans une destination phare du Chili : Valparaiso.

Quatre jours de détente dans une « petite » ville sur la côte pacifique. C'est de plus la première fois pour nous que nous découvrons cet océan. Conclusion : eaux froides et déchaînées. La ville en elle-même est superbe : connue pour ses maisons sur les monts environnants, et surtout pour les fresques, peintures, streetarts qui foisonnent sur toutes les maisons. Une ville donc pleine de culture.


À peine quelques jours plus tard, bien décidés à acheter à un particulier cette fois, nous faisons la rencontre d'un jeune père de famille qui devait se séparer de son vieux 4x4. En mauvais état de l'extérieur certes, mais avec un bon moteur asiatique : une Chevrolet Trooper II de 88.

Une voiture de presque trente ans donc, avec un tas de problèmes (les pneus sont passés d'âge, les portières ferment à peine, des trous laissent passer l'air et la poussière,...), mais qui elle est susceptible de nous emmener jusqu'à bon port.

Enfin le voyage continue, après plus de deux semaines passées dans la capitale, nous pouvions reprendre la route.


Direction le Nord et la vallée de l'Elqui, après avoir acheter tente, couvertures, glacière, soit tout ce qu'il nous fallait pour devenir des supers campeurs. Après 500 km sur les autoroutes chiliennes, et une nuit dans une cabana à Coquimbo (ville, pour le moins que l'on puisse dire, dépourvue d'intérêt, voire même déconseillée), nous arrivons dans un camping, le camping Valleparaiso, oasis de fraîcheur au milieu des montagnes tannées par le soleil.


C'est là que notre plus belle et intense rencontre nous attendait : Manon et Mike, un couple de Grenoblois tout simplement incroyables. Ils étaient en panne depuis bientôt un mois avec leur van aménagé, lui aussi acheté à Santiago, quand nous sommes arrivés. Nous nous sommes très vite liés d'amitié et pour nous c'était une évidence de rester avec eux jusqu'à ce que leur camion puisse reprendre la route. Après quelques jours et après avoir bien fait connaissance, la chance leur souriait enfin et nous pouvions enfin tous partir barouder. Bien décidés à ne pas se quitter de si tôt, nous avons tous chamboulé nos plans pour rester ensemble.

Les p'tits Français étaient censés descendre dans le sud et nous remonter dans le nord. (Nous avons finalement passé trois semaines merveilleuses ensemble, qui se sont finies par des au revoir déchirants. Espérons que eux comme nous garderons un souvenir impérissable de ces moments passés ensemble.)


C'est d'ailleurs la veille des trente ans d'Hedi que nous quittons le camping, avec dans l'idée de fêter tout cela ensemble. Nous allions le fêter comme il se doit, mais pas de la manière dont nous l'imaginions. Nous rejoignons la côte et décidons de camper près des dunes de sable, à deux pas de l'océan. Nous y terminons embourbés jusqu'à la quille, sans possibilité de bouger d'un poil. Qu'à cela ne tienne, nous montons le camps, et trop fatigués que pour faire à manger, nous buvons un verre autour d'un sandwich au fromage, esquintés mais heureux.


Le lendemain, aidés par deux Chiliens qui passaient par là, désenlisés en cinq minutes chrono (en effet, ils ont l'air d'avoir l'habitude des ensablements et des pneus crevés), nous cheminons vers Punta Churros, à quelque trente kilomètres de piste de là. Nous y escomptons un dîner rapide, et nous tombons dans un restaurant qui ne paie pas de mine, mais où un chef étoilé se propose de nous régaler. C'est le festin d'anniversaire !


Nous dormons par la suite en camping sauvage dans un parc national, et ensuite, le plus dur nous attend : la traversée de la cordillère des Andes.

Nous décidons de passer la frontière Chili Argentine par le Paso San Fransisco, de réputation redoutable : 500 km de pistes et de goudron, des montées à 30%, une altitude maximale de 4700 mètres, autant vous dire que nous attendons ce passage avec beaucoup d'appréhension.

Il nous aura fallu presque trois jours, après une nuit passée à 3500m et dans un froid glacial, une autre à 4000m, un peu plus chaude puisque nous planterons notre tente à l'intérieur même des thermes de La Gruta, pour réussir ce défi.

Après deux ou trois pannes moteur (le niveau d'oxygène y est vraiment beaucoup plus bas), le passage sans encombre à une douane déserte, nous parvenons enfin à notre but : avoir franchi, non sans peine, la plus longue chaîne de montagnes au monde : la cordillère des Andes.

C'est sur les genoux, en effet - les corps et les véhicules s'en souviendront longtemps - que nous parvenons avec un bonheur particulier, et à travers un paysage absolument sublime, au premier petit village côté argentin : Fiambala.









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