Boipeba!

Le soir même, nous partions pour de nouvelles aventures. La destination est Boipeba, et oui le bus de nuit est une aventure en soi. Cela nous a cependant permis d'économiser une nuitée. Nous sommes partis à minuit pour arriver à Valença (ville cotière à côté de l'île) à midi, la ponctualité brésilienne. Enfin arrivés nous prenons un petit bateau, la lancha rapida (45R par personne) qui dure une petite heure. Saluons quand même le bonhomme qui conduisait le rafio à zigzaguer entre les millions de bancs de sable sous une pluie infernale. Oh mais quelle récompense! Boipeba une petite île (4500 habitants) où les animaux de toutes sortes se baladent en liberté, où tout le monde vous dit bonjour. En parlant de ces bestioles, j'entends par là chiens, chats, chevaux ou mules (nous débatons encore), papillons de taille impressionnante, libellules de toutes les couleurs, araignées vénimeuses, oiseaux de toutes les sortes (entre autres des colibris), chauves-souris, immenses mille-pattes, grenouilles (vues uniquement dans notre chambre, jamais bien sûr dans la nature), crabes multicolores, serpents, fourmis piqueuses folles et bien entendu d'un milliard de moustiques. Parce que la moustiquaire, à part vous faire un lit de princesse, ne sert pas à grand chose. En pleine saison ici, il paraît que les touristes sont 4x plus nombreux que la population locale. Un plaisir pour nous, que dis je un bonheur, de découvrir des plages quasiment désertes. Malgré cela les pousadas sont hors de prix ici, donc nous avons loué un Airbnb, à un prix ridiculement peu cher (d' ailleurs il s'est averé que c'était une erreur de la part de l'homme qui s'occupe de louer la maison, tout benef pour nous).

Bien entendu, il n'y a presque pas de nom de rue ni de numéros qui se suivent (ça passe du 38 au 176...). Pour trouver le maison, il nous fallait demander aux enfants du village - la propriétaire s'appelle Camila et est professeur de français ici, une femme charmante, aussi belle que gentille - cependant pour ces gentils petits brésiliens, tout travail mérite salaire, donc nous qui commençons à nous prétendre baroudeurs, il était hors de question de payer quelqu'un pour nous y conduire. Nous leur avons donc juste demandé de nous indiquer la direction.

Sauf qu'à ce moment là, il faut croire que nous ne sommes tombés que sur des enfants qui font l'école buissonnière puisqu'aucun d'entre eux ne savait où se situait la maison du professor Camila. Là nous avons demandé à des adultes qui ont eux-même demandé à d'autres, ce qui fait que la moitié du village marchait à nos côtés ou demandant ou cherchant cette fameuse maison. Tout cela bien sûr avec nos énormes sacs sur le dos et après une nuit presque blanche. On commençait à désespérer quand une Française nommée Lola a fait son apparition, une Parisienne comme on en rencontre peu : elle a tout quitté et est venue vivre ici avec son mari brésilien. Ca donne presque envie de finir ce voyage maintenant et de rester ici. Mais pas de panique, les moustiques nous ramènent à la réalité. Cette maison tant attendue se trouve sur les hauteurs (d'après Lola une des plus belles de l'île) et elle avait raison : une baraque de rêve. Tellement belle que c'est limite si nous préfèrons rester ici plutôt que d'aller voir les nombreuses plages paradisiaques qui s'offrent à nous. D'ailleurs nous étions censés rester 2 jours et nous y sommes restés 5, pour partir de ce petit paradis nous avons donc repris un bateau ou il n'y avait que Hedi et moi, petit moment de calme et de bonheur. Arrivés sur le continent, nous avons emprunté un bus de nuit à Valença, (incroyablement ponctuel!) et nous voila arrivés à Porto Seguro. Fatigués et affamés et d'ailleurs sur ce, on se casse manger, surtout que le proprio de l'établissement dans lequel nous sommes se croit en boîte de nuit (il est à peine midi ici), je n'arrive pas à me concentrer! Donc bon appétit à nous, et bonne soirée à vous!